Courte biographie de Kyabje Dudjom Rinpoche

Il est impossible de résumer une vie telle que celle de Dudjom Rinpoché. Voici ces quelques lignes, comme "connexion auspicieuse".

Né en 1904 dans la région tibétaine de Pemakö, dans une famille noble et de pratiquants, il annonça spontanément à ses parents, à l'âge de 3 ans, la venue de personnes importantes et reconnut immédiatement les disciples de son ancienne incarnation (Dudjom Lingpa), qui étaient venus dans cette région sur les directives de leur maître.

Il reçut une formation extrêmement complète, comprenant toutes les sciences mineures et majeures, recevant un nombre de transmissions dépassant l'imagination, à Pemakö puis dans de nombreuses universités Nyingmapa du centre et de l'est du Tibet, comme Mindroling, Kathok et Dzogchen, ainsi que pour les différentes écoles tibétaines.

A la demande d'un de ses maîtres, Ling Lama, après avoir enseigné sur "L'entrée dans la pratique des Boddhisatvas" de Shantideva, à l'âge de 7 ans, il souffla dans une conque dans les 4 directions cardinales. Le son fut particulièrement marqué dans la direction du sud, et de l'ouest, signe de l'importance de son activité à venir en dehors du Tibet, notamment en Inde et plus tard en Occident.

Il obtint très naturellement une profonde réalisation spirituelle. Son activité au Tibet fut très importante, pour implanter de très importants centres religieux comme Lama Ling, et conférer de nombreuses transmissions. 

Tulku Orgyen le qualifiait de "plus grand Tertön de notre temps" (découvreur de Termas). Il commença à avoir des expériences visionnaires à l'âge de 5 ans, notamment de Guru Rinpoché et de Yeshe Tsogyal à l'âge de 13 ans.

En 1957, il quitta le Tibet, considérant que la situation ne pourrait plus être viable et s'installa avec une partie de sa famille au Sikkim, puis à Kalimpong, qui deviendra plus tard un des centres principaux du Dudjom Tersar.

En 1960, le Dalaï-lama lui confia de nombreuses responsabilités pour la préservation de la culture tibétaine, dans l'éducation,  notamment religieuse mais aussi dans les programmes destinés aux enfants comme la publications d'ouvrages scolaires. Il fut également choisi comme représentant principal de l'école Nyingmapa, qui avait toujours préféré demeurer "décentralisée" parmi les principaux sièges. Il a été l'acteur principal du maintien de la tradition Nyingmapa après l'invasion chinoise, sauvant la transmission Kama et transmettant 13 fois l'intégralité du cycle regroupant l'essentiel des Termas, le Rinchen Terdzö (il faut environ quatre mois pour le transmettre entièrement, ce qu'il a fait à 13 reprises).

Les 25 volumes qui regroupent l'essentiel de ce qu'il nous a transmis sont composés de ses propres Termas mais également de textes qui ont soutenu ou revivifié d'autres transmissions, ainsi que des ouvrages très importants comme L'Ecole Nyingmapa du bouddhisme tibétain: ses fondements et Histoire.

Après avoir enseigné dans de nombreuses régions en Asie, en 1973 à Hong Kong par exemple, et transmis pour la première fois l'intégralité des Initiations, Transmissions de lecture et Instructions de ses propres Termas et ouvrages, il commença à voyager aux États-Unis et en Europe.  En France en 1977, il établit le centre Urgyen Samyé Chöling en Dordogne, près d'une maison à La Péchardie qui devint sa résidence principale en Europe et où il terminera son existence en 1987. Il établit aussi un centre à Paris en 1979.

Il enseigna en Dordogne régulièrement aux pratiquants effectuant la retraite de 3 ans, ainsi qu'à un public plus large. Réputé extrêmement bienveillant, il se rendait toujours disponible pour les personnes qui souhaitaient le rencontrer, écrivait régulièrement des textes dont des disciples faisaient la requête.

A partir de 1985, il commença à rester dans sa maison de La Péchardie, sans donner d'enseignements publics, tout en continuant à compiler, organiser différents ouvrages. Il passa en Parinirvana le 17 janvier 1987. Son corps resta frais, entouré de senteurs agréables, et commença à réduire  de taille et à présenter toutes les caractéristiques de complète réalisation spirituelle d'un pratiquant du Dzogchen.

Après avoir été embaumé en France, son corps a été placé plus tard, sous la supervision de Chatral Rinpoché, dans un stupa spécifique, tel un reliquaire dans son monastère au Népal, Dudjom Gompa.

La France a donc une grande connexion avec ce Maître hors du commun.

Pour plus d'informations:

Khenpo Tsewang Dongyal, Light of fearless indestructible wisdom, 

The life and Legacy of H.H. Dudjom Rinpoche, Snow lion, 2008.

Plus d'informations sur sa descendance familiale